» Maxime Simoens Haute-Couture Automne Hiver 2011-2012

Maxime Simoens Haute-Couture Automne Hiver 2011-2012

Maxime Simoens Haute-Couture Automne Hiver 2011-2012

 « J’aime le contraste, celui du noir et du blanc tel le code-barres, logo de ma marque […] J’aime la géométrie, l’équilibre architecturé de la sensualité et de l’élégance. » Maxime Simoëns

On dit de lui qu’il est la relève de la mode française. Grand, fin avec de grandes lunettes noires, son allure n’est pas sans rappeler celle d’un grand monsieur nommé Yves Saint-Laurent. A presque 27 ans, le nom de Maxime Simoëns est déjà sur toutes les lèvres.

Sa popularité ne cesse de grimper à tel point que la star Beyoncé porte la robe Show Off de sa collection Printemps Été 2010 sur la couverture de la version Deluxe de son album. Membre invité de la semaine de la Haute-Couture, le jeune créateur nous a proposé, pour son second défilé de Haute Couture, une mode graphique et élégante pour une femme terriblement moderne.

Baptisée Nosferatu, la collection Automne Hiver 2011-2012 est un audacieux mélange entre deux univers : la noirceur du style expressionniste à l’esthétique néogothique symbolisée par le personnage mythique du cinéma de Murnau et les lignes géométriques de l’Art Déco.

Maxime Simoëns joue avec les matières, en opposant cuir et coton, en laissant s’exprimer l’organza le plus vaporeux et en ajoutant broderies de pierre de nacre et de perles vite remplacées par des pampilles. Les robes se parent de franges caressantes, elles semblent mues par leur propre mouvement en écho à chaque pas.

Comme à l’accoutumée, sa passion pour le cinéma nourrit son défilé, dont les différents passages se suivent telles les lignes d’un synopsis. Utilisant le mythe de Dracula comme une manière de relire l’histoire de l’art entre les années 20 et les années 30, il essaie à travers cette collection d’illustrer le passage du romantisme à l’expressionnisme né en Allemagne au lendemain de la Première Guerre mondiale.

Au commencement est l’innocence. La femme Maxime Simoëns est romantique et affectionne une garde-robe élégante aux teintes beiges et blanches. Tailleur pantalon, jupe crayon et manteau d’hiver sont les bases d’un vestiaire classique autour de la soie. Rustique ou habotai, la soie se pare de broderies cloutées en dorure vieillie, de dentelles transparentes ou de renard doré.

Puis les ombres prennent peu à peu le pouvoir. Les premières silhouettes très lumineuses font rapidement place à des tenues plus sombres. La soie habotai et les plumes d’autruche se teintent de rouge sang. Les robes sans manches ont des découpes plus géométriques et s’ornent progressivement de franges de perles se dégradant du pourpre au noir.

Les initiales H, M et S se dessinent en lettres gothiques sur les bustes des vestes ou sur des robes en coton végétal teint à la lumière de la lune. Le tweed d’un bleu nuit est brodé de motifs octogonaux en nacre et strass tels des étoiles. Des lignes graphiques en forme de canine décorent vestes et robes.

Puis la noirceur prend possession de la garde-robe. La femme Maxime Simoëns devient plus sûre d’elle et maîtrise parfaitement son style avec des ensembles noirs complétés de fourrure et de strass.

L’influence Art Déco se fait soudain plus présente au travers d’un motif inspiré des céramiques de Jean Dunand, structurant une veste portée sur des leggings en cuir lacéré. Les drapés mousseline à l’imprimé crypte se mêlent aux pièces de velours noir. Le col en lacet d’une veste en laine sèche se pare d’un millefeuille de coton enduit quand de sanguines paillettes viennent parsemer des robes d’une fluidité extrême.

Les lignes restent très structurées et graphiques mais avec une nouvelle légèreté. Inspiré par les drapés si chers à Madame Grès, Maxime Simoëns ajoutent des découpes drapées d’organza sur les hanches et dans le dos des robes en une sorte de traine aérienne éthérée. De nouveau, l’impression de mouvement fluide est perceptible comme si un fantôme – ou une ombre quand l’organza s’assombrit – suivait la femme pas à pas.

Puis vient le moment tant attendu, le clou du défilé. La mariée de Maxime Simoens est en blanc mais sa longue traîne blanche en organza cache un pantalon brodé de pampilles.

De nouveau, Maxime Simoëns nous offre sa vision très moderne de la mode. Découpes précises et lignes graphiques sont les clés de voûte d’une garde-robe faite pour une femme indépendante, moderne avec énormément de tempérament mais qui sait rester élégante et féminine. Le créateur français comprend les femmes et leur offre le plus beau cadeau qui soit : un écrin de liberté.

Crédit photos : with the courtesy of Maxime Simoëns

Photo à la une : ©FRANCOIS GUILLOT/AFP/Getty Images

Marie-Odile Radom

 

Related posts:

Les photos et les textes publiés sont également soumis à droit d'auteur et ne peuvent être utilisés sans autorisation. Néanmoins, leur reproduction est autorisée dans la mesure où la source (www.maryosbazaar.com) ainsi que le lien sont cités. Up