Dior Haute-Couture Automne Hiver 2011-2012

« Je voulais quelque chose de moderne, de glamour. » Bill Gaytten

La collection Dior Haute-Couture Automne Hiver 2011-2012 présentée à Paris début juillet a été entièrement conçue par un collectif de stylistes et d’artisans au sein de son studio de création et dirigée par Bill Gaytten, en attendant la désignation d’un successeur à John Galliano.

Dans la continuité du travail de l’ancien directeur artistique, cette collection fait la part belle aux mouvements et aux volumes avec des robes volantes aux couleurs intenses et des jupes bouffantes en soie plissée. On retrouve également le goût de la marque pour les sandales originales au talon travaillé voire géométrique.

Véritable mise en valeur du savoir-faire des ateliers entre riches broderies et savants plissages, elle multiplie les imprimés graphiques et laisse des mille-feuilles de soie s’entrechoquer sur des silhouettes à la taille marquée.

Multipliant les sources d’inspiration, la collection La Rose Moderne se décompose en plusieurs phases inspirées des grandes heures du Palace et de l’effervescence des années 80, de l’architecture sinueuse de Frank Gehry, du travail de Jean-Paul Goude et de l’Art Déco avec des références à Jean Dunand et Jean-Michel Frank.

Le tailleur emblématique de la maison Dior, le Tailleur Bar, est sans cesse revisité et se voit modernisé avec une silhouette cintrée,  une jupe volumineuse et une veste étroite en version origami, en lamé oriental ou encore en version pop aux couleurs acidulées.

Dans la tradition de la Maison Dior, l’art contemporain est une source inépuisable d’inspiration. L’esprit des constructions architecturales sinueuses et géométriques de Frank Gehry donne le ton des premières silhouettes du défilé à la chevelure ultra-frisée et au maquillage à tendance color block. Chapeaux aux formes cylindriques et teintes pastel associées au noir et blanc graphiques renvoient à la période Art déco et au design Memphis d’Ettore Sottsass.

Certaines compositions ne sont pas sans rappeler le style de Marc Bohan, directeur artistique de la Maison Dior de 1961 à 1989. Les plissés éventails en soie brodée sable habillent jupes et top, formant de magnifiques bouquets de roses aux teintes douces.

Puis la collection amorce un virage. Les ensembles origamiques laissent la place aux robes fluides aux couleurs chatoyantes, en soie imprimée, plissée ou encore brodée, certaines ayant été peintes à la main. La chevelure se crêpe et la femme devient plus fatale à la bouge rouge carmin.

Les silhouettes où dominent les couleurs automnales prennent une allure plus bohème et se parent de broderies pour déployer leurs ailes dans un mouvement léger et fluide.

Puis la Commedia Del Arte prend possession de la collection dans une invitation à revivre les folles nuits du Palace dans l’esprit de Jean-Paul Goude. L’esprit de Colombine ou de Pierrot la lune transparaît dans des robes longues de bal dominées par le blanc.

Cheveux structurés en chignon souple et vaporeux dont s’échappent quelques mèches rebelles, la nouvelle Rose Dior se déchaîne et ajoute quelques paillettes argentées sur son maquillage. Le défilé se termine sur une spectaculaire robe de Pierrot gris souris portée par le top américain Karlie Kloss.

http://youtu.be/ShN37hwZ54I

La collection Automne Hiver 2011-2012 est l’occasion d’une ligne transition, révélation de l’éclosion d’une nouvelle Haute-Couture Dior plus technique mais toujours à destination d’une femme glamour, un peu sauvage, un peu rebelle mais toujours éperdument Dior.

Crédit photos : with the courtesy of Dior Haute-Couture

Photo à la une : ©Francois Guillot Courtesy AFP / Getty Images

Marie-Odile Radom

 

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