Fornasetti, la nouvelle collection inspirée de Marianne chez L’Eclaireur
« Le visage iconique de Fornasetti a toujours été utilisé par mon père Piero, mais presque quasi exclusivement pour décorer les assiettes. Moi j’ai voulu en changer, appliquant le visage sur d’autres formes. » Barnaba Fornasetti
Son visage énigmatique, décliné à l’infini en noir et blanc, peuple assiettes, tasses, chaises et vases. Mais Lina Cavalieri, condamnée à la postérité par le génie de Piero Fornasetti, reste pourtant une illustre inconnue.
L’artiste auto-didacte, tour à tour peintre, sculpteur, décorateur d’intérieur et imprimeur, tomba par hasard sur le portait de la soprano dans un magazine du 19ème siècle. Subjugué par les traits délicats et classiques de la diva, qu’il compare vite à ceux d’une statue grecque ou de la Joconde, Fornasetti décida de l’exploiter sans jamais pouvoir s’arrêter.
Entre ses mains, le visage au regard mélancolique de la soprano se transforme en obsession graphique, décliné de mille manières au gré de son imagination sur de nombreuses pièces selon le principe de déduction créative, une forme de déclinaison à l’infini d’une seule idée.
De simple muse, Lina Cavalieri se fit ainsi motif à part entière que l’artiste reproduisit à l’envi. Fornasetti transforma son visage comme il le souhaitait, dessinant des assiettes ou des tables où la soprano offre des expressions variées, porte le voile ou adopte la moustache de Hitler ou celle plus surréaliste de Salvatore Dali.
D’origine milanaise, Piero Fornasetti créa de plus de 11 000 œuvres. Sa production d’objets et de mobilier est l’une des plus prolifiques du 20ème siècle, faisant de lui l’un des talents créatifs les plus originaux du siècle dernier.
Capable de maîtriser aussi bien les métiers du verre, de la céramique, du tissu, du bois ou du papier, il affirmait avec force que c’est avant tout le dessin qui est essentiel dans son activité, sorte de fenêtre ouverte sur son monde intérieur et portait un regard sans cesse renouvelé sur les objets du quotidien.
Pendant sa longue carrière, il a perfectionné son art, utilisant un vocabulaire visuel riche et poétique, instantanément reconnaissable, qui capture constamment l’attention. Fornasetti a ainsi créé un véritable univers poétique, saturé par une imagerie luxuriante et rempli d’un humour fantaisiste.
L’objet le fascine, sa création dépasse de loin la simple décoration et ne peut dès lors s’effectuer qu’en série. Ses sujets empreints de fantaisie nous hypnotisent, se jouant au trompe-l’œil d’illusions, de paysages métaphysiques, de figures décalées de la Commedia dell’Arte et de visages énigmatiques et lunaires déclinés en de multiples variations.
Barnaba, le fils de Fornasetti, a perpétué la tradition de son père au cours des vingt dernières années en conservant la production de la ligne maison, ravivant et réinterprétant les créations de son père. Tout en prêtant une attention particulière aux détails qui constituaient la marque de fabrique de son travail.
Dans le cadre de l’Exposition Piero Fornasetti: la Folie Pratique qui a lieu jusqu’au 14 juin 2015 au Musée des Arts Décoratifs de Paris, Barnaba Fornasetti dévoile une collection inédite inspirée de Marianne, l’icône de la République Française, afin de rendre hommage aux valeurs universelles de liberté, d’égalité et de fraternité.
Présentée dans la grande nef des Arts Décoratifs, cette première rétrospective d’envergure regroupe plus de mille pièces de Piero Fornasetti puisées au cœur de ses incroyables archives et brosse le portrait d’un créateur aux multiples talents.
Cette Marianne reprend les codes du visage emblématique de la France détournés avec grâce et fantaisie dans l’esthétique Fornasetti. Le visage de la muse Lina Cavalieri devient ainsi celui d’une jeune fille portant un bonnet phrygien, dans un subtil portrait où la couleur rouge occupe une place de choix.
Une mèche de cheveux dépassant du bonnet nous interpelle, tel un clin d’œil de connivence.
Présentée en avant-première le 04 mars chez L’Eclaireur Boissy d’Anglas en présence de Barnaba Fornasetti, cette collection Marianne se dévoile simultanément dans la boutique de la rue Boissy d’Anglas et dans celle du Musée des Arts décoratifs au 107 de la rue de Rivoli à Paris.
La nouvelle collection, quant à elle, comprend cinq pièces avec des meubles et des accessoires, ainsi qu’un foulard en soie afin de rendre hommage aux débuts de Piero Fornasetti. En 1933, ce dernier présente en effet une série de foulards en soie à l’Exposition Triennale de Milan, qui a suscité l’attention de Gio Ponti, avec qui Piero a démarré une collaboration riche et durable.
Comme c’est le cas pour toutes les créations de l’atelier Fornasetti, la chaise, la petite table, et les deux plateaux illustrés du motif Marianne sont tous imprimés, laqués et peints à la main dans une édition numérotée annuelle.
L’Eclaireur Boissy d’Anglas 10 Rue Boissy d’Anglas 75008 Paris Musée des Arts Décoratifs 107 Rue de Rivoli 75001 ParisDu mardi au dimanche de 11h à 18h
Le jeudi : nocturne jusqu’à 21h
Marie-Odile Radom
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Bonjour, pouvez-vous me dire où je peux trouver les tissus Fornasetti à Paris ? Je crois que Cole & son édite les paiers peints, mais je ne trouve pas les tissus. Merci