» Chloé fête son 60ème anniversaire

Chloé fête son 60ème anniversaire

Chloé fête son 60ème anniversaire

« Tout ce que j’ai toujours voulu, c’est que Chloé ait un esprit joyeux, pour rendre les gens heureux. » Gaby Aghion

Depuis plus de cinquante ans, cette maison de couture imagine des collections raffinées et romantiques et a fait de l’un de ses sacs emblématiques l’un des premiers « it-bags » modernes. Saison après saison, elle redessine les contours d’un style à jamais moderne, terriblement féminin et passionnément romantique. La femme Chloé est synonyme de chic parisien, celui de la rive gauche si cher à Yves Saint-Laurent, tout en ayant ce petit « je ne sais quoi » qui la rend si unique et fait tout son charme !

Sensuelle, légère, pleine de finesse et d’humour, faisant fi des conventions, elle sait être multiple. Cela fait maintenant soixante ans que les plus grands créateurs insufflent cet esprit de liberté qui caractérise la femme Chloé. Karl Lagerfeld, Stella McCartney, Phoebe Philo ou encore Hannah McGibbon ont mis tout leur savoir-faire à l’œuvre pour faire perdurer le style Chloé et poursuivre l’héritage laissé par Gaby Aghion.

A l’occasion de son soixantième anniversaire, la Maison Chloé réédite seize pièces emblématiques minutieusement choisies dans ses archives et les propose en avant-première jusqu’au 09 mars 2013 dans un pop-up store éphémère au cœur du Printemps Haussmann. À travers cette sélection, c’est toute la richesse, la modernité et la vitalité d’une maison d’exception qui s’expriment.

L’emblématique blouse en crêpe de soie de Gaby Aghion, mais aussi le Tee-Shirt Ananas de Stella McCartney, le jean Camera et le sac Paddington de Phoebe Philo ou encore l’inoubliable robe Galaxie en georgette de soie de Karl Lagerfeld renaissent ainsi pour notre plus grand plaisir.

Comme les pages d’un album de souvenirs, cette collection anniversaire revient sur les moments forts de son histoire. Elle nous permet ainsi de redécouvrir les multiples facettes du style Chloé qui, depuis sa création, a prouvé sa capacité à jouer avec les codes, maniant avec finesse l’humour, le décalage, la provocation, le romantisme, la grâce, le cool, sans jamais se départir du chic parisien qui coule dans ses veines.

Gaby Aghion, parisienne d’origine égyptienne à la beauté sombre et à l’esprit bohème, fait naître la maison Chloé en 1952. Femme libre et audacieuse, elle rejette les formes rigides et la froideur du prêt-à-porter de l’époque pour proposer une nouvelle approche de la mode à travers des collections douces, raffinées et romantiques.

En l’absence de prêt-à-porter de luxe, les mondaines de l’époque doivent fréquenter les salons de couture de manière assidue. Secondée par son associé Jacques Lenoir, Gaby Aghion se charge de l’inventer en s’inspirant de ses propres goûts. Elle crée alors des vêtements effleurant le corps avec des matières douces et fines, des vêtements conçus pour accompagner les femmes au quotidien, faisant ainsi ressortir leur personnalité et laissant éclater leur beauté naturelle.

En quête d’un nom pour sa marque, Gaby Aghion choisit alors le prénom Chloé, qu’elle emprunte à son amie Chloé Huysmans, qui selon elle symbolise parfaitement la femme française : classique, en même temps que libre, insouciante, moderne et chic.

En 1956, ses premières créations décontractées, teintées de romantisme, de raffinement et de douceur, sont présentées lors d’un petit-déjeuner au Café de Flore, mythique lieu de rencontre parisien où se retrouvent artistes, écrivains et existentialistes engagés mêlés à la jeunesse intellectuelle de l’époque.

Les défilés de la Maison Chloé, qui ont lieu par la suite à la brasserie Lipp, deviennent des événements mondains qu’il convient de ne pas rater.

Ses créations deviennent des « must have » à l’instar de la robe Embrun, une robe de jour classique, féminine et confortable en jersey de laine bouillie comme un tricot, créée pour l’automne 1960. Le twill présent sur la doublure du col et des poignets et la délicate ceinture de satin apportent la touche de sophistication d’une pièce parfaite pour le quotidien.

La blouse en crêpe de soie est un fil continu de l’histoire de Chloé. Col, patte de boutonnage et poignets en satin de soie jouent le contraste subtil mat-brillant dans un style résolument masculin-féminin.

En 1965, la maison Chloé s’adjoint à Karl Lagerfeld – fraîchement parti de la Maison Jean Patou – qui, pendant près de 15 ans, continuera d’insuffler le souffle féminin original associé au nom Chloé.

Sous son impulsion, la marque acquiert ses lettres de noblesses et devient l’une des marques les plus iconiques des années 70 avec ses coupes simples et épurées d’une qualité irréprochable. Chacune de ses collections crée l’événement. Jackie Kennedy, Brigitte Bardot, Lauren Bacall ou encore Grace Kelly fréquentent la boutique Chloé, installée dans le 7ème  arrondissement de Paris.

Pour le Printemps-Été 1978, Karl Lagerfeld accroche à deux fines bretelles noires une longue robe peinte de feuillages colorés. L’impressionnant métrage de georgette de soie taillé dans le biais fait danser la robe Galaxie sur le corps, pensée comme une toile.

En 1979, le chic glamour de la pochette Eventail en chèvre velours noir brodé d’un éventail argent, prend tout son sens dans la photographie en noir et blanc d’Albert Watson. Portée comme une coiffe de matador par un mannequin aux ongles faits et à la bouche fardée, elle contient toute la beauté grave et renversante du flamenco.

Pour le Printemps-Été 1983, une robe fait l’unanimité. De dos, la robe Violon trompe l’œil et fait croire à un ensemble noir et or composé d’un boléro fendu entre les omoplates et d’une jupe droite posée sur les hanches. Le motif d’un violon brodé de perles et fils or suit les courbes naturelles du corps de la femme.

L’arrivée en 1997 de Stella McCartney est une véritable bouffée d’air frais. La rafraîchissante créatrice a fait souffler un vent de jeunesse et de glamour sur la maison en s’inspirant de sa propre mère qui s’habillait en Chloé. Le vestiaire Chloé prend alors un accent vintage, plus rock et sexy.

Le style Chloé s’affirme et brasse toutes les influences en s’inspirant de l’énergie vitale de la rue : évanescence de jeunes filles aux cheveux longs, douceur sans mièvrerie d’une lingerie rétro, attitude crâne de celles qui savent ce qu’elles veulent, pantalon à taille basse pour corps qui assument une beauté et une dégaine nouvelles, tee-shirts à motifs qui se vendent comme des petits pains.

L’été 2001 de Chloé a été très chaud signant le grand retour des motifs réalistes. Un simple tee-shirt en jersey de coton à l’encolure large, glisse sur l’épaule, son motif d’ananas sur fond bleu lagon fait mouche…

Quand Stella McCartney quitte la maison pour fonder la sienne, son assistante et amie Phoebe Philo lui succède en 2002 et propose une nouvelle grille de lecture de la mode, imposant le twist de la décontraction anglaise à la sophistication de la parisienne parfaitement incarnée par l’élégance un brin intemporelle de Christy Turlington.

La femme Chloe mûrit et privilégie un vestiaire complet, sensuel et rigoureux à la fois fidèle à l’esprit de la griffe et parfaitement singulier, à l’instar de cette blouse au remarquable travail ornemental ajouré et des sandales compensées à la plateforme de bois brut alliée au cuir grainé, succès de l’été 2006.

Pour la première fois, des sacs et des chaussures en cuir sont proposés et ont un succès immédiat.

Décliné dans un beau cuir, le sac Silverado, avec sa base rectangulaire et
 son laçage de cuir d’inspiration ethnique, est également proposé à l’automne 2004 dans un incroyable python, annonciateur d’une déferlante de peaux précieuses dans les accessoires, noué avec un foulard de soie imprimé cachemire.

Les sacs deviennent immédiatement l’accessoire fort. Le sac Camera avec sa large bandoulière double chaîne, ses boucles extralarges, ses multizips et son veau pleine fleur, rouge ou noir devient en 2003 une alternative de poids aux sac chaînes.

Premier it-bag de sa génération, le sac Paddington provoqua en 2005 un engouement sans pareil avec ses proportions surdimensionnées, son énorme cadenas en métal et cuir et son esprit luggage fait pour voyager en ville.

Après des années de dictature du jean taille basse, Phoebe Philo impose une silhouette nouvelle pour l’été 2004, influencée par les années 70. Le jean souligne la taille grâce à sa ceinture tressée, ses boutons dorés et ses poches plaquées, et allonge les jambes de qui osera le porter.

Dès 2008, la femme Chloé vue par Hannah MacGibbon opte pour une esthétique 70’s revendiquée, ultrachic et sophistiquée. Plus mûre et plus sage, elle aborde un autre versant de la féminité, proche de celui de Charlotte Rampling, faisant la part belle aux teintes nude subtiles comme un grain de peau ou au contraire privilégiant les couleurs profondes et denses.

Plissés légers de danseuse, corsets de cuir moulés sur le buste et matières exceptionnelles recueillent tous les suffrages. Le body porté sous une jupe droite fait la silhouette irréprochable. Le jean et le chambray sont revisités, la taille haute ceinturée devient une évidence. Le cool bourgeois acquiert ses lettres de noblesse.

Sur les podiums Automne-Hiver 2009-2010, le camel est à l’honneur. Hannah MacGibbon choisit de l’appliquer sur une grande cape enveloppante en drap de laine gansée de cuir qui fait tout de suite des ravages !

En Octobre 2011, Clare Waight Keller reprenait pour le Printemps-Eté 2012 les codes de la maison Chloé en les sublimant : fluidité, féminité un brin boyish.

Grandes robes plissées blanches et rose poudré, broderie anglaise, ceinturons posés sur les hanches de pantalons larges, blancs immaculés adoucis par de l’ivoire, mousselines sable, et vestes sans boutonnage auraient certainement eu les faveurs de Gaby Aghion.

En trois saisons,  Clare Waight Keller a parfaitement réussi à imposer son style tout en restant fidèle à une identité forte, celle de la Femme Chloé, chic, moderne et intemporelle.

L’histoire de la Maison Chloé restera à jamais marquée par cette succession réussie de directeurs artistiques de talent. L’élégance selon Chloé a su ainsi évoluer tout en restant fidèle à son ADN. A la fois moderne et intemporelle, chic et décontractée, la femme Chloé incarne la quintessence d’un luxe bohême. Pour ses 60 ans, la maison de prêt-à-porter de luxe rend hommage à son histoire en rééditant seize pièces emblématiques avec, cerise sur le gâteau, chaque lundi une vidéo de présentation sur son site internet ! Alors qu’attendez-vous pour succomber à l’esprit Chloé ?

Illustrations with the courtesy of Chloé

Marie-Odile Radom

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