» Les Promises de l’Hiver par Christian Louboutin

Les Promises de l’Hiver par Christian Louboutin

Les Promises de l’Hiver par Christian Louboutin

« J’aime que les femmes voient mes chaussures comme de beaux objets, une sorte de bijou hors mode, doué d’un univers propre. Le soulier n’est pas un accessoire, c’est un attribut. » Christian Louboutin

Lorsque l’un des plus grands et fabuleux chausseurs français rencontre les grands maîtres de la peinture, cela donne un moment d’exception rendant hommage à la Beauté et à l’art du Talon Haut.

Courbes voluptueuses, fins talons, cuir verni, finitions ravageuses, la chaussure Louboutin allie glamour et élégance en digne représentante de la chaussure de luxe à la française. Un souci de perfection transparaît sur chaque paire, façonnée en Italie par les artisans les plus renommés et reconnaissable entre toutes grâce à une semelle laquée rouge. Le célèbre chausseur Christian Louboutin aime que les femmes considèrent ses souliers comme des objets d’art.

Passionné, il s’attache à sublimer leur démarche, à leur donner le plus joli des écrins pour en faire des déesses, utilisant les matières les plus nobles, privilégiant les formes qui allongent la jambe. La chaussure est bien plus qu’un accessoire, c’est un attribut, un objet d’art qui épouse à la perfection la cambrure du pied. Il a saisi l’essence même du talon aiguille et en a fait une extension du corps féminin. La manière dont il sublime le moindre modèle relève de l’art, celui du Talon Haut, qu’il redéfinit de bien belle manière à chaque collection.

Escarpin Halde inspirée par "Portrait d'une jeune fille" de Jean Baptiste-Camille Corot

Pour son nouveau lookbook Automne Hiver 2011-2012, Christian Louboutin s’est de nouveau associé avec le célèbre photographe de natures mortes Peter Lippmann pour créer une incroyable série de photographies inspirées de grands chefs d’œuvre de la peinture espagnole, américaine et française, célébrant les différentes facettes de la féminité.

Sandale 8 Mignons inspirée par "Saint Dorothy" de Francisco De Zurbaran

Intitulée Les Promises de l’Hiver, cette série de photographies est audacieuse, et à l’instar de leur précédente collaboration, de toute beauté, tranchant très nettement avec l’esthétique froide des habituels lookbooks pour mettre en valeur ce qui relève de l’essence même de la perfection. Disponibles en boutique sous une chemise collector à rubans, les Promises de l’Hiver regroupent les sept tirages de Peter Lippmann et le lookbook de 72 pages.

Le photographe écrit ainsi une nouvelle page de l’histoire de l’art en s’inspirant des chefs d’œuvres de la Renaissance et de l’école Néoclassique, pour une mise en scène hors du commun où les low boots, escarpins, et autres accessoires signés Christian Louboutin s’inscrivent complètement dans le caractère de la peinture choisie.

Sac Artemis inspiré par la "Marquise d'Antin" de Jean-Marc Nattier

La chaussure Louboutin n’est plus seulement présentée, elle est tout simplement sublimée dans ces différents portraits. Elle devient l’allégorie ultime de la féminité faisant partie intégrale de la « toile », prête à entrer dans l’histoire comme tout chef d’œuvre. Bravant le temps et devenant ainsi séculaire, la chaussure Louboutin intemporelle passe ainsi à la postérité.

Force des couleurs, respect des ombres, souci des détails, rien n’a été laissé au hasard. Peter Lippman a réussi à s’approprier l’esprit de ces chefs d’œuvre dans le plus grand respect du travail des grands maîtres, tout en y insufflant sa propre touche. Les toiles sont finement revisitées avec une lumière totalement maîtrisée. Les photographies redeviennent des tableaux, les chaussures et autres accessoires de la marque y sont introduits de manière très naturelle, presque évidente, en pleine symbiose avec l’image de la féminité véhiculée dans la toile.

Boots Tootsie inspirée par «Whistler’s Mother» de James McNeil Whistler

Ainsi la photographie inspirée de Whistler’s Mother – dont le véritable intitulé est Arrangement in Grey and Black : Portrait of the Painter’s Mother – du peintre américain James Abbott McNeil Whistler met en scène la bottine Tootsie avec ses dessins géométriques cloutés soulignant le haut, la pointe et le talon et sa couronne en poney. Symbole de la famille puritaine et de sa rigidité morale, la toile de Whistler pourrait s’apparenter à la rigueur mais également au temps qui passe et à la sagesse qui en découle.

La bottine trône dans les mains de la mère telle une offrande et on devine à peine la semelle rouge. Les nuances de noir et blanc de la bottine sont un écho à la tenue de la mère, la coiffe noire en poney en opposition avec la coiffe blanche de la femme. La courbe de la chaussure rappelle celle de la chaise. Notez l’ironie de la situation : la femme ne porte pas de chaussures aux pieds comme dans le tableau originel.

Boots Balda inspirée par "Portrait d'une Negresse" de Marie-Guillemine Benoist

La photographie inspirée par Portrait d’une Femme Noire anciennement Portrait d’une Négresse de l’artiste française Marie-Guillemine Benoist met en scène la bottine en cuir verni noir et blanc Balda. Portrait original d’une femme noire considérée comme symbole de l’émancipation, cette huile sur toile rend hommage à la féminité, au courage et à la détermination. Célébrant l’abolition de l’esclavage dans les colonies, elle interpelle également par l’attitude de la femme assise sur un fauteuil drapé telle une femme blanche, un sein dénudé.

Sous l’objectif de Peter Lippmann, la scène trouve une modernité bienvenue. Le drap bleu sombre recouvrant la bergère a disparu laissant exploser les tons vert qu’on ne faisait que deviner dans la toile originale. Un air de défi remplace la pudeur, de rigueur pour l’époque. Le parallélisme entre la femme et la bottine a été poussé à l’extrême, la bottine semblant être une extension naturelle de la femme qui la brandit dans une attitude de défi et de détermination. La femme noire en robe blanche tenant par une ceinture rouge est le double de cette chaussure à la fois blanche et noire dont la semelle laquée rouge souligne la délicatesse.

Boot Puck inspirée par "Madeleine à la veilleuse, ou La pénitente" de Georges de La Tour

La photographie inspirée par la Marquise d’Antin de Jean-Marc Nattier met en scène le sac Artémis. Jean-Marc Nattier est célèbre pour donner à ses muses des airs de déesses mythologiques. Maniant également la symbolique, Peter Lippmann a représenté la déesse de la chasse Artemis avec des matériaux luxueux et des plumes.

La bottine Puck a été mise en scène dans une photographie inspirée par Madeleine à la veilleuse de George de La Tour. Vanité parmi les vanités, cette toile est une réflexion sur le temps qui passe, la beauté éphémère et l’éternité des beautés célestes. La jeune femme représentant Marie-Madeleine, récemment convertie au christianisme, est assise absorbée dans ses pensées. Sa main s’appuie sur un crâne, symbole de la vanité terrestre et du caractère éphémère de la vie. La lampe à huile qui brûle représente encore le caractère éphémère de la vie terrestre devant l’éternité de la nourriture de l’esprit symbolisée par le tas de livres.

De nouveau, le photographe arrive à retranscrire parfaitement l’atmosphère et le caractère solennel de la toile originale. La photographie est sans doute la plus fidèle de toute la série à l’œuvre originale, la chaussure étant simplement placée dans la scène avec toujours cette harmonie de couleurs et de teintes entre la femme et le modèle. On s’aperçoit que la femme semble enceinte, perspective de vie comme un fabuleux pied-de-nez à la vanité.

Inspirée par "Elisabeth D'Autriche" par François Clouet

La toile inspirée par Elisabeth d’Autriche du peintre français François Clouet met en scène l’escarpin Madame au Pigalili et la pochette Catalina. Dorure et clous rappellent les ornements précieux de la robe de la Reine tandis que le rouge de la semelle renvoie au luxe des boiseries et à l’assise du fauteuil. Dans l’œuvre originale, la reine toute en beauté était présentée vue en buste, parée de riches parures au moment de son mariage, symbole de bonté et de douceur. Peter Lippman a préféré représenté sa reine confortablement installée dans un fauteuil avec des bijoux sobres.  Ses vraies parures sont sa pochette et son escarpin qu’elle présente fièrement posés sur ses jambes.

Sous l’objectif de Peter Lippmann et le regard des personnages, les souliers deviennent objets de désir pour se transformer finalement en œuvres d’art. Le créateur à la semelle laquée rouge devient artiste et nous offre ses plus beaux chefs d’œuvre en les associant aux personnages forts de l’art, symbolisant la puissance de la féminité. Il n’y a pas de plus belle manière de nous présenter l’art du Talon Haut que ces Promises de l’Hiver de Christian Louboutin.

Crédit photo : © Peter Lippman with the courtesy of Christian Louboutin.

Marie-Odile Radom

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