Plongez dans les Nuits de….

« La seule porte d’entrée que je vois, c’est rencontrer les garçons et parler avec eux. Je veux que ça leur ressemble, je veux que ce soit un portrait » Fabien Constant

Paris, la nuit. Un séducteur au charme dévastateur qui emporte tout sur son passage. Une histoire d’élégance, de liberté, de sensualité et de mystère. Une nuit intense pleine de promesses. Un parfum. La Nuit de l’Homme d’Yves Saint-Laurent.

A travers cette histoire virile à fleur de peau, c’est tout la sensualité d’un parfum envoûtant qui s’exprime, un parfum riche en contraste qui incarne à la fois une masculinité très forte et une grande sensibilité.

C’est à cette séduisante dualité, ce style unique entre élégance et liberté qu’a choisi de rendre hommage Yves Saint-Laurent Beauté en s’associant avec Canal+ pour une collection de courts-métrages réalisés par Fabien Constant – à l’exception du court-métrage de Pierre Niney – diffusés tous les lundis et jeudis à 19h05 du 03 mars au 31 mars prochain.

Baptisé La Nuit de, ce nouveau rendez-vous est une série de portraits d’artistes, de comédiens, de musiciens et de danseurs où chacun évoque sa vision de la nuit. Tous nous emportent dans leur nuit, territoire de tous les possibles, et leur rapport à la création et à l’essence même de leur travail.

Plongée intimiste dans des tranches de vie, ces courts métrages disponibles en deux versions – une courte pour le petit écran et la deuxième plus longue pour la toile – sont avant tout de fabuleux portraits d’hommes dans le sillage de ceux d’artistes dévoilant une facette méconnue mais souvent fantasmée de leur personnalité.

Pour capter l’essence même de ce que représente leur nuit, Fabien Constant, le réalisateur du documentaire Mademoiselle C, a rencontré les artistes choisis pour ce projet et s’est laissé inspirer par ces rencontres.

Tout s’est déroulé en quelques jours, de l’écriture du scénario à mille lieues d’un scénario mode au tournage sublimant les rues parisiennes, dévoilant des lieux insolites.

Ainsi, les acteurs Pierre Niney (YSL), Olivier Barthélémy (Bankable), Pierre Perrier (Les Revenants), les chanteurs Simon Buret (AaRON) et Lescop, l’artiste plasticien Loris Gréaud, les danseurs Les Twins et le musicien Yuksek nous livrent ainsi leurs sources d’inspiration, leurs voyages nocturnes, leurs rencontres et leurs émotions.

Mais bien loin d’un Paris de noctambules, c’est un Paris d’artistes qui se dévoile à travers l’oeil de Fabien Constant, un Paris d’artistes se nourrissant chacun à leur manière des vibrations d’une Ville Lumière qui n’offre souvent sa magie qu’une fois la nuit tombée.

Cette vision de la nuit parisienne est séduisante, exempte de caricatures souvent alcoolisées dont elle reste l’hôte.

Dans un noir et blanc très lumineux si propice à l’intime, chaque portrait filmé en caméra embarquée donne la parole à ces artistes acteurs de leurs propres nuits, captant des moments de vérité dans une invitation à la création, à la sensualité, au mystère et à la liberté.

Premier court-métrage à nous être dévoilé, La Nuit de Pierre Niney est également le seul court-métrage à ne pas avoir été réalisé par Fabien Constant. L’acteur pensionnaire de la Comédie Française a lui-même réalisé son portrait mais il y apparaît étonnamment plus en retrait, se posant en spectateur de ses nuits, à la recherche d’inspirations, de vibrations et de rencontres.

Dans ces lieux plongés dans l’obscurité, où les rencontres fortuites sont autant de clins d’oeil, le talentueux comédien dévoile le réalisateur, celui qui observe avide, de rencontres différentes et inattendues.

Et dans cette vision un brin distanciée émerge l’impression fugace que Pierre Niney nous livre la quintessence du métier de réalisateur, celui qui se nourrit de la nuit pour le temps d’une parenthèse  suspendre le temps et rendre les rêves possibles.

Troisième court-métrage dévoilé sur lequel nous reviendrons un peu plus longuement, La Nuit de Pierre Perrier nous emmène à la recherche d’un personnage, celui que doit incarner Pierre Perrier, l’acteur révélé dans la série Les Revenants de CANAL+.

Fort et introspectif, contemplatif, l’acteur revient sur le travail de composition d’un rôle, trouvant les meilleurs angles stimulé par la ville pour mieux se métamorphoser dans un lâcher-prise salvateur.

La Nuit d’Olivier Barthélémy est probablement la vision de l’homme qui fait le plus écho à celle du parfum la Nuit de l’Homme d’Yves Saint-Laurent. L’acteur, véritable oiseau de nuit, nous renvoie à l’essence même du métier d’acteur, dans un rapport d’image et de séduction presque animale.

 Il avance mystérieux, avec la sensation grisante de savoir avec qui la nuit commencera mais jamais avec qui elle finira.

La Nuit de Simon Buret est quasi-hypnotique. L’acteur, auteur et chanteur, qui craignait d’être un peu trop dans l’intime mais qui s’est confié à notre objectif, nous emmène dans les méandres de son processus de création.

 Son carnet à la main, il note pour mieux se souvenir non pas de moments mais de sensations. Et le résultat est là sur lequel nous reviendrons plus longuement. La quiétude, l’ivresse de la vitesse, toutes ces bribes d’idées nées furtivement la nuit trouveront leur place et se feront mélodie.

Fabuleux portraits d’artistes derrière lesquels transparaissent de vibrants portraits d’hommes, la Nuit de… est un exercice de style réussi à l’esthétique ultra-léchée. Avec cette plongée intime dans leurs nuits, Fabien Constant dresse un portrait d’une certaine masculinité, naturelle,  presque universelle.

Évocation assumée du parfum La Nuit de l’Homme, cette série s’éloigne pourtant des codes du film de mode de base pour devenir un brand content d’un genre nouveau. En ne citant à aucun moment la marque, le réalisateur réussit pourtant le tour de force de communiquer sur les valeurs de la marque sans jamais y faire référence.

Marie-Odile Radom

 

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