» Jean-Paul Gaultier Haute-Couture Automne Hiver 2011-2012

Jean-Paul Gaultier Haute-Couture Automne Hiver 2011-2012

Jean-Paul Gaultier Haute-Couture Automne Hiver 2011-2012

« Old black swan take me down with you, I had given him a kiss of fire, Take me down with you. » Nina Simone

Assister à un défilé Haute-Couture est un peu comme à assister à un ballet à l’Opéra. Les élégantes revêtent leurs plus beaux atours pour assister à un spectacle de toute beauté. Chaque minute du défilé est chorégraphiée à la seconde près, les coutures sont aussi précises que les pas chassés, les silhouettes se suivent à petits pas, et les plumes ont souvent la part belle.

Pour son défilé Haute Couture Automne Hiver 2011-2012, Jean-Paul Gaultier nous a offert un ballet de premier ordre où nous avons pu faire connaissance avec ses gracieux cygnes noirs, défilé qui se prolongera par le lancement de Kokorico, le nouveau parfum masculin du créateur, et le passage des mannequins dans la rue permettant à chacun d’admirer les créations.

Inspiré par le film Black Swan de Darren Aronofski et par l’univers sombre de son égérie Mylène Farmer, le créateur français nous livre une collection de toute beauté où les plumes multicolores côtoient les fourrures les plus précieuses dans un pas de deux hypnotique.

Les mannequins devenues ballerines rivalisent de grâce et d’élégance et arborent des sandales rappelant les fameux chaussons de danse dont les liens se croisent le long de la cheville.

L’univers du ballet est sans cesse présent. Le tailleur pantalon du début fait rapidement place à un tailleur jupe en tweed dont la forme de la jupe n’est pas sans rappeler celle du tutu. Ornée de plumes blanches à l’ourlet, elle évoque le cygne du fameux ballet.

Les cygnes de Jean-Paul Gaultier se parent de leur plus beau plumage. Plumes de coq, de cygne, de pintade, d’autruche ou encore de perroquet reprennent vie sur les matières chères au créateur telles que la soie, la fourrure, le tulle ou encore de délicates dentelles. Et en guise de chapeaux, les plumes façon aigrette font de formidables couvre-chefs.

Les classiques de la Maison Gaultier sont bien sûr là mais le créateur les a très intelligemment revisités. La marinière se rêve en robe à larges rayures de fourrure tandis que le fameux corset aux seins coniques habillent les robes comme pour la fabuleuse robe de mariée 3D portée par le mannequin québécois Ève Salvail.

La silhouette est résolument rétro et élégante. Les jupes redescendent sous le genou, la taille est fine, délicatement soulignée par une ceinture. Des tailleurs pour le jour alternent avec des tenues du soir raffinées et faisant honneur aux ateliers multipliant broderies, fourrure et bien sûr plumes.

Certains drapés ne sont pas sans rappeler ceux parfaits de Madame Grès.

Jean-Paul Gaultier a toujours eu le goût pour le mélange des genres, n’hésitant pas à faire défiler des mannequins de tous les styles. Pour son défilé Haute-Couture, le créateur joue une partition masculin – féminin en intégrant très audacieusement des mannequins hommes qu’il pare de corsets, de capes, de plumes et de matières nobles et précieuses.

Jupes pour les hommes contre smoking à fines rayures pour les femmes, il multiplie les décalages dans des silhouettes naturelles et chics.

Le trench n’est pas oublié et allonge la silhouette en version ultra-longue. Mais c’est en robe longue de mousseline de soie qu’il révèle tout son potentiel glamour.

Ultime surprise, la chanteuse Mylène Farmer apparaît en fin de défilé, troublante Libertine Swan au tempérament de feu suivant la mariée cygne blanc. Portant une veste courte en cuir noir lacée sur un corset et un mini tutu dont la traîne est rebrodée de plumes de coq, le cygne noir est accueilli par un Jean-Paul Gaultier en queue de pie qui lui offre un bouquets de roses, noires bien sûr.

Pour l’Automne Hiver 2011-2012, Jean-Paul Gaultier nous livre une collection élégante explorant le côté sombre du monde des ballets. Cygne blanc contre cygne noir, oiseau de feu ou oiseau de paradis, les mannequins néo-ballerines nous présentent en quelques arabesques une collection aboutie dans laquelle le créateur réinvente ses classiques, faisant la part belle aux broderies, aux plumes et à la fourrure. Et ils nous laissent conquis par ce chant des cygnes.

Crédit photo :

Défilé ©Giovanni Giannoni with the courtesy of wwd

Photo à la une © Patrick Kovarik AFP

Marie-Odile Radom

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